Comment bâtir plus sain, plus performant et respectueux de l’environnement ? La 12e édition du salon Ecobat (18-20 mars, porte de Versailles, à Paris) a apporté des réponses.

L’innovation demeure l’une des clés des fabricants soucieux du développement durable. Côté gros œuvre, le fabricant de blocs béton Alkern, qui par ailleurs commercialise Bloc Cocon City, un bloc associant liège roche volcanique, poursuit ses investigations dans le produit bio-sourcé. Il présente un bloc porteur à 80 % végétal, valorisant des copeaux de bois issus de palettes hors d’usage, pressés avec un liant ciment-chaux-sable.

 

Ce Natur’Bloc, un peu plus coûteux mais deux fois plus léger qu’un bloc béton traditionnel, présente une résistance thermique R de 1m².K/W. Il peut être rempli de fibre de bois, ouate de cellulose, liège ou autre isolant végétal (et atteindre un R de 1,6-1,7), sans pour autant s’affranchir d’une isolation complémentaire afin d’obtenir les murs de R = 4 à 7 des maisons de demain.

 

Ses performances acoustiques, thermiques et environnementales devraient lui permettre de se positionner sur le marché de la maison individuelle, voire du petit collectif. Il sera commercialisé dès l’obtention d’un AT, en cours d’instruction.

 

Un panneau isolant avec de l’aérogel de silice

 

L’isolation, Enersens y travaille et présente en avant-première Moonliner, un mince panneau isolant constitué de fibre de lin et d’une faible quantité d’aérogel de silice, un isolant ultra-performant (en photo d'ouverture).

 

Le panneau affiche des performances thermiques et acoustiques qui répondent à l’éco-construction (?< 30 mW/mK) et se colle directement sur les murs. Son coût avoisine celui d’un panneau de liège (d’un ?= 40 mW/mK) pour un gain en épaisseur d’environ 1/3. Le Moonliner est en cours d’industrialisation.

 

Des murs bio-sourcés jusqu’au bout, c’est possible avec une peinture aux origines marines. Algo, peinture décorative à base d’algues (rouges et brunes) liées par une résine végétale à base de colza, a été proposée aux professionnels dès 2013 par Felor, une PME bretonne.

 

Une peinture aux origines marines

 

Aujourd’hui, une gamme GSB et bientôt une autre destinée à l’éco-négoce, devraient permettre de développer l’usage de ce produit aux atouts indéniables : à 98 % bio-sourcé, il valorise un déchet ultime et un produit local, via une filière courte qui lui confère un bilan carbone intéressant.

 

Il libère moins de 1 g/l de COV (10 fois < à la norme A+), favorisant une bonne qualité d’air intérieur (Ecolabel pour la QAI). Sans odeur, il s’applique comme une peinture glycérophtalique, avec un rendement meilleur qu’une peinture classique (12m2/l), ce qui le rend plus économique.

 

Un vaste nuancier, un fort pouvoir respirant et une très bonne tenue dans le temps (abrasion nulle pour la peinture mate), complètent un tableau déjà engageant !

 

Habitat modulaire en béton fibré

 

Côté process, l’habitat modulaire en béton fibré haute performance proposé par Cubik-Home est une innovation séduisante en cours d’agrément. Le procédé tridimensionnel original développé par cette jeune entreprise innovante Bourguignonne permet d’assembler et d’empiler des modules béton de tailles variables (4 m de large et 10 m de long, au plus), offrant de multiples possibilités architecturales, en R+2 au maximum.

 

Les panneaux isolés sont préfabriqués en usine. Constitués de 5 cm d’épaisseur de BFHP, ils sont légers mais offrent une résistance 4 à 5 fois plus importante qu’un béton traditionnel. Transportés par camion, ils sont assemblés à l’aide d’une grue ou d’un chenillard, posés sur micro-pieux, plots ou sur sable stabilisé.

 

Une construction acoustiquement et thermiquement performante, qui plus est, évolutive (les modules peuvent être enlevés/ajoutés), réalisée rapidement, à un coût réduit et dont la déconstruction ne laisse pas de traces : une formule inaugurée avec l’année 2015 et qui devrait se développer !

Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson